Poteries
du XVII ieme au XIX ieme siècle
Si en Auvergne et dans le Périgord le terme « dourne » désigne un seau en cuivre porté sur la tête, il définit également les cruches de tête dans le Toulousain , l’ Albigeois , le Quercy et une grande partie de la Gascogne. Contenant de 5 à 8 litres d’eau, elle est portée par les femmes qui en assure l’équilibre au moyen d’un foulard ou d’un mouchoir roulé et serré (‘lou cabessal’).
Issue d’une forme médiévale, la dourne est utilisée dans toute la Gascogne mais sa production et son usage n’atteignent pas Carcassonne à l’est et ne franchissent pas la Dordogne au nord.
A partir du XVIIième siècle, chaque pays à sa propre dourne caractérisée par un décor spécifique. La dourne du Savès , fabriquée à Saint-Thomas et à Rieumes, ne comporte que rarement des décors. Les dernières dournes de Saint-Thomas sortent de l’atelier de Jean Lascours en 1920.
La production originale des potiers de Sémésies-Cachan , et dans une moindre mesure de ceux de Saint-Thomas, est celle des sifflets. Les sifflets en terre cuite sont de trois types :
– la « dournette », une cruche à anse de panier en modèle réduit
– le « coucut », qui signifiait ‘petit oiseau’
– et des formes plus exceptionnelles.
A Sémésies , les femmes de potiers fabriquent les sifflets, rejoignant en cela la femme berbère qui modèle les poteries votives.
Le caractère religieux des sifflets de l’ Astarac est encore plus évident, car ils sont fabriqués en grand nombre à l’occasion de la fête de Saint-Cérat , et on les vendait à Saintes (au tombeau du saint à Simorre) lors du ‘fenêtra’ les lundis de Pâques et de Pentecôte. Le lundi de Pâques donne d’ailleurs lieu à une grande foire dite ‘beyro dous chioulets’, soit ‘foire des sifflets’.